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Jacques Salomé, le grand "manitou" de nos relations
avec l'Autre ("Parle moi, j'ai des choses à te dire", "Je
m'appelle toi", "Heureux qui communique"...), nous livre cette
fois un très beau recueil de poèmes. En chacun de ses mots
résonne qu'aimer, ce n'est pas l'écoute de soi-même mais
le don à l'autre, la compréhension de sa liberté
et parfois l'attente, même longue, de la confession. Ne pas brusquer,
savoir écouter, tels sont ses conseils car pour lui, bien trop
nombreux sont encore ceux qui aiment pour se guérir d'eux-mêmes.
Alors, délectez-vous de ces déclarations d'amour et de respect.
On ne peut rester insensible à cette écriture où pour chacun
d'entre nous, surgira d'entre les lignes, une part de notre vérité
et de notre histoire.
Mais, ne tentez pas de lire cet ouvrage d'une seule traite, la poésie
perdrait de sa magie. Commencez-le, posez-le, oubliez-le (!)... et sachez
le redécouvrir au fil des jours.
Eloignance Tu me donnes tout
là où j'attends l'impossible
tes caresses ta douceur
ta tendresse crispée
sur des peurs trop anciennes ta chaleur
et même ton sourire
échouent
contre un élan fou
un soupir bien sûr n'a pas l'écho d'un cri
laisse-toi venir jusqu'à moi
même si le chemin est long
même s'il n'y a pas de route
tu m'as dit je ne veux pas te perdre laisse-moi alors te trouver
à
nous rejoindre
différents
l'un de l'autre Attachement
Ne me possède pas
ne me divise pas Apprends-moi qui je suis Laisse-moi une parole libre mon seul bien des mots anciens Respecte en moi
mes pensées girouettes
mes tâtonnements
Ne protège pas mes peurs
Laisse-moi m'interroger
sans me répondre
sans me juger
me déjuger aussi
Ne fais plus de discours sur moi laisse-moi circuler
follement dans mon passé
ou
inventer l'irréel
Laisse-moi oser
réaliser l'irréalisable
Oui ma parole est moi
même si elle me trahit parfois
au malhabile des mots Offre-moi
de découvrir et de dire
tout ce que je ne sais pas encore.
Offre-moi l'écoute inouïe
de m'entendre enfin. Communication Te parler de moi c'est tenter un cri c'est ouvrir une peur c'est danser la souffrance c'est hurler la folie inutile alors je dis des riens l'impalpable du quotidien
l'éphémère
et l'infinie respiration des choses
la molécule
d'un frisson survenu
à un autre.
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