Les dames de Brières
          Catherine Hermary-Vieille
 
 
 
 
Note : 11/20

Il faut aimer les grandes sagas épiques pour venir à bout de ce roman. A vrai dire, nous, nous n'avons pas tenu le coup. Non pas que l'histoire ne soit pas attrayante (sur fond de vieilles croyances, nous découvrons le parcours d'une famille bourgeoise au début du 20 ème siècle) ou que l'écriture soit rébarbative (au contraire), simplement, le roman est trop long et s'essouffle à un certain moment. Mais cela est affaire de goût. Si vous avez la nostalgie des Zola de votre adolescence, n'hésitez pas mais si vous n'aimez que les romans contemporains, nous vous déconseillons cet ouvrage. Notons qu'en plus, la magie noire n'existe pas à travers cette histoire comme on pourrait s'y attendre à la lecture de la quatrième de couverture. C'est simplement là le destin d'une femme dont les sentiments, l'égoïsme et l'instabilité sont plus forts que la raison.
Jean-Rémy Fortier et sa jeune épouse, Valentine, décident de s'installer au domaine de Brières afin que Jean-Rémy puisse exercer à loisir ses talents de poète romantique. Mais bientôt, Valentine semble comme hypnotisée par la demeure et perpétuellement attirée au bord du plan d'eau de la propriété, le bassin des Dames. Comment pourrait-elle imaginer ce qui s'est passé ici, il y a plus de 500 ans ? Le bassin semble renfermer de nombreux secrets et Valentine, comme toutes les dames de Brières, finira bien par s'y corrompre.

Valentine passa une chemise de nuit et commença à brosser ses cheveux. Jean-Rémy était dans la lune et elle devait le ramener sur terre. Aucun écrivain ne pouvait parvenir à la célébrité à son corps défendant. Il fallait maintenir des rapports avec les lecteurs, entretenir une correspondance, développer des liens amicaux avec les éditeurs, fréquenter d'autres artistes. Comment retenir des célébrités à Brières si Jean-Rémy fuyait leur compagnie pour se réfugier dans les bois ? Pour séduire, il fallait être plaisant, intéresser, intriguer ou amuser. L'ode au Bassin des Dames était charmante, un peu mièvre peut-être, mais d'une inspiration originale et pleine de mystères. Pourquoi ne pas la retravailler avec Jean-Rémy ? Elle avait quelques idées, des points de vue personnels sur ce thème. Ensemble, ils procéderaient à des coupures, feraient des rajouts, cisèleraient le style. L'idée d'une étroite collaboration avec son mari remplit Valentine de joie. Plus que l'égérie, elle serait la partenaire du grand poète, son double indissociable, la main dont il se servirait pour écrire. Mais elle resterait dans l'ombre, sa gloire serait de s'effacer derrière l'homme qu'elle admirait. Une sérénité délicieuse envahit la jeune femme. Jean-Rémy lui appartenait corps et âme.
La maison était silencieuse. Jean-Rémy devait errer le long du parc, la tête pleine de nuages. « Un petit garçon, pensa Valentine, en entrouvrant les draps de son lit. Que serait-il devenu si je ne l'avais pas rencontré ?




Lisa - 12 janvier 2002
Lectrice chevronnée, j'ai été émue, et envoûtée par ce roman. Enfin !! Depuis le temps que j'attendais cela ! Eh oui, c'est la première fois, qu'un livre ne me laisse pas sur ma faim. Au moins, il nous est permis de parcourir ce livre et de s'y sentir comme chez soi; l'évanescence des paysages creusois, la magie sous jacente, la peur qui rôde.... c'est vraiment, merveilleux de pouvoir se laisser emporter par cette foule de détails, et de descriptions.

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