Long Island Blues
                      Sandra Scoppettone
 
  Editions Fleuve Noir
 
  333 pages
Note : 15/20

Pas de vacances pour Lauren laurano. Fraîchement arrivée à Long Island, là voilà déjà sur une nouvelle enquête. Et dire qu'elle était venue pour se reposer... et se réconcilier avec sa compagne Kip. Mais le travail n'attend pas.
Engagée pour un suicide qui, semble-t-il, n'en est pas un, elle se retrouve bientôt sur la piste d'une affaire bien plus compliquée et tentaculaire. Des enfants morts accidentellement, des femmes étranglées par un serial killer... C'est un peu trop pour une petite bourgade à la population si tranquille. Trop tranquille peut-être, pour êtres honnête. Car plus Lauren avance dans ses recherches, plus l'étau se resserre. Des affaires étouffées, des policiers et des élus locaux peu bavards... Notre détective atypique aura fort à faire avant de délier les langues des notables du coin.
bien qu’étrangère, a parfaitement su décrire des mentalités encore en vigueur dans certains petits villages français. C’est très bien écrit, c’est un peu magique et on ne s’ennuie pas un instant.

Dans cd cinquième volume des aventures de Lauren Laurano - que l'on peut lire indépendamment des quatre premiers -, Sandra Scoppettone a fait un bon bout de chemin de puis Tout ce qui est à toi. Lenquête concentre ici le meilleur des vices masculins (coincidence ?!) mais surtout, l'intrigue est beaucoup moins obscure que dans le premier tome où le lecteur était noyé dans une foule de protagonistes. Le rythme y est également plus soutenu et même si le dénouement est quelque peu rapide, le thème de l'enquête vaut la peine d'être découvert.
Les femmes détectives ont de l'avenir...

Tandis que nous attendons notre commande, la discussion va bon train à propos de bill Moffat. Les deux J tournent la tête vers moi et lèvent les yeux au ciel. Je secoue la tête, manière de dire : hors de question que je me trouve mêlée à ça.
Luke, le porteur de la nouvelle, a été assailli de questions. Il s'efforce d'y répondre bien qu'il paraisse au bord de l'évanouissement.
- Troy était parti se promener avec son fils, et il l'a trouvé pendu à un arbre, explique-t-il.
- Il y était depuis combien de temps ?
- Avec ce froid, impossible de le dire. Il était dur comme un bloc de glace, d'après Ed.
Ed doit être le médecin légiste, et il n'a pas encore dû déterminer l'heure et la date du décès.
- Un suicide, j'ai cru comprendre.
- Non ! s'exclament-is tous en choeur.
Puis :
- Trop de raisons de vivre.
- Ferait pas ça à Toby et à la gosse.
- Surtout après ce qui est arrivé à freddy.
- Elle a raison.
- Eh, j'en sais rien, moi. Je répète juste ce que j'ai entendu, se défend Luke.
- Keski dit, le chef Wagner ?
- Sais pas. Je l'ai pas vu.
Les voix virent peu à peu à une rumeur sourde, du genre que sont censées faire les cigales les soirs d'été, à en croire les nouvelles du New Yorker.
Tout le personnel derrière le comptoir, trois femmes et deux hommes, papote à vois basse, et toutes ces mains gantées de latex restent désespérément vides.
Notre commande !
Kip interpelle la femme qui nous servait :
- Excusez-moi.
- Oui ?
- - Serait-il possible d'avoir notre commande ?
- Vous n'habitez pas ici, réplique-t-elle sur un ton accusateur.
- Vous voulez dire à l'année ?
La femme opine solennellement du chef ; Kip fait signe que non avec tout autant de gravité.
- Vous ne connaissez pas Bill,a lors ?
- Non, désolée.
La femme bascule la tête en arrière, façon point d'exclamation et nous demande ce que nous avions commandé. Nous le lui répétons (je prends mon bagel sans rien) et nous restons bêtement campées là, impuissantes, tandis que tout le monde évoque autour de nous la mort de ce Bill Moffat. je m'efforce d'éviter ça mais je stocke mentalement des bribes de données.
Lorsque nous obtenons finalement notre petit déjeuner, Kip me saisit le bras et me guide au-dehors comme si j'étais aveugle.
- Arrête !
Elle me lâche et nous montons dans la Jeep.
- Nous sommes en vacances, Lauren, rappelle-t-elle en mettant le contact.
- Tu crois me l'apprendre ?
- Ne te retrouve pas mêmée à ça, je t'en prie.
- Es-tu devenue folle ?
- Non, mais toi, la folie te prend parfois, quand un crime se présente.
- Pour que je m'en même il me faut un client, et personne ici ne va m'engager.
- Bien.
Nous sortons du parking, empruntons North Road derrière les deux J, et nous voici reparties pour Seaview.
- Je me demande s'il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre... dis-je pensivement.
- Tu vois ? Je le savais. Tu vas finir empêtrée dans cette histoire .
Grossière erreur : j'ai réfléchi à voix haute.
- On a bien le droit de se poser des questions, non ?

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