Le labyrinthe de Pharaon
                                Serge Brussolo
 
  Le Masque
 
 
Note : 18/20

La ville de Sethep-Abou est sous le joug du terrible Anathotep, pharaon vieillissant et tyrannique. Il assoiffe le peuple et dilapide la fortune du royaume dans la construction de sa dernière demeure, une pyramide qu'il désire inviolable des pilleurs de tombes tels que Netoub Ashra. Anathotep a fait appel à Dakomon, un jeune architecte dont les précédentes réalisations sont toutes demeurées inaccessibles. Mais le talent de Dakomon est tel qu'il en devient dangereux pour Anathotep. Le subterfuge qu'il a imaginé est inviolable . . . sauf pour une personne, lui-même.
Comment la jeune Anouna, embaumeuse et parfumeuse au Per-Nefer de Sethep-Abou va-t-elle faire pour se retrouver mêlée au terrible complot que Netoub Ashra prépare pour assaillir la pyramide ? La simple fille du peuple ne sait pas qu'elle détient un atout inestimable qui va faire d'elle la complice des brigands . . .
Ce « policier » est remarquable ! Quelle imagination et subtilité ! Il a en plus le mérite de nous faire découvrir une civilisation fascinante. Ce mélange d'intrigue et d'Histoire est vraiment passionnant et tiendra le lecteur en haleine de la première à la dernière page. A dévorer de toute urgence !

Soudain, et sans qu'elle sache comment elle était arrivée là, Anouna vit se dresser à l'horizon la silhouette de trois pyramides, ces escaliers symboliques ayant pour fonction de permettre aux défunts de monter vers les cieux.
Elle détestait cette vallée jalonnée de tombeaux en ruines où maraudaient perpétuellement les voleurs en quête de mauvais coup. Depuis toujours, les pyramides - les châteaux d'éternité selon la terminologie des prêtres - se dressaient orgueilleusement à l'orée du désert… et depuis toujours les violeurs de sépultures s'infiltraient en elles, lézards rusés, malfaisants. Anouna, en fille razziée dont la vie s'était en grande partie déroulée au milieu des bandes de pillards, devinait que les riches faisaient fausse route en adoptant ce type de tombeau. Il aurait fallu au contraire abandonner toute pompe, toute gloire, se passer de bijoux d'or, de pierres précieuses, pour s'enterrer dans de simples cavernes sans apparat. N'emporter avec soi que des objets ordinaires, frustres, sans incrustations de nacre. Partir pour l'au-delà avec le simple bagage d'un fellah, d'un paysan du Nil. Dès lors, quel intérêt auraient eu les violeurs de sépultures à se glisser dans les tombes royales et à défier les pièges disséminés au long des galeries ? Pourquoi courir tant de risques pour un butin ne comptant que quelques jarres de terre cuite, des figurines de bois peint et trois pagnes de rechange en lin grossier ?

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