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La secte des égoïstes est un livre fascinant où l'on se voit présenter une théorie à la fois absurde et dérangeante. N'avez-vous jamais eu la sensation que tout ce qui vous entourait n'existait pas et ressortait de votre imagination ? Que vous étiez le seul à connaître vraiment la vérité ? Mais ceci ne dure qu'un instant, on se réveille et on revient à la réalité. C'est à partir de cette idée qu'Eric-Emmanuel Schmidt a construit son roman. En effet, il nous présente un chercheur qui un jour, par pur hasard, lassitude et pour le plaisir de lire, tombe sur un article relatant l'existence d'un certain Gaspard Hanguenhaert, philosophe du 18ème siècle, et de sa théorie : le monde que nous voyons n'existe pas, il n'est que l'objet de notre propre création et donc, seul celui qui avance cette théorie existe ! De là naquit l'école égoïste qui fut réduite, de par sa théorie, à sa propre perte. Notre chercheur se fascine alors pour ce Gaspard Hanguenhaert et se lance à sa recherche puisque nulle trace de son passage sur terre ne semble exister. Mais, à travers ce voyage passionné, la quête de l'inconnu devient peu à peu quête de soi… Ce livre qui se situe à mi-chemin de l'essai philosophique est subjuguant car il parvient à vous entraîner dans sa théorie et donne à réfléchir sur l'une des plus grandes questions existentielles de l'homme : qu'est-ce que le monde qui nous entoure ? Voilà un très bon moment de lecture et de réflexion. Bravo ! Cléanthe : Mais si les sensations ne sont pas l'empreinte d'objets extérieurs, que sont-elles dès lors? Quelle est leur origine? Automonophile : Moi C : Comment ? A : Si, si, vous n'en croyez pas vos oreilles, mais vous m'avez bien entendu, Je suis moi-même l'origine de mes sensations. C : Vous ? L'auteur du monde ? A : Moi-même. Ce monde, fait de couleurs, d'objets, d'odeurs, c'est moi qui en suis le créateur. C : Mon ami, adieu. L'entretien n'a duré que trop longtemps. Comment pouvez-vous dire que c'est votre esprit qui produit lui-même, pour lui-même, ses sensations ? A : Quand vous rêvez, n'êtes-vous pas l'auteur de votre rêve ? Lorsque vous vous voyez en train de voguer sur la mer, cap sur les Amériques, les vagues, sont-elles autre chose que le produit de votre imagination ? C : Naturellement, puisqu'il s'agit d'un rêve. A : Qui vous l'apprend ? C : Le réveil. |
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